de estelolli » Lun 16 Fév 2015 00:34
Un profête
Je suis un profête du bonheur
Et, dans le puits de mon cœur,
Aussi loin que je puisse le sonder,
Il n’y a que la paix que je sente irradier.
Et de cette paix profonde,
Naissent tous les démons du monde,
La connaissance et la philosophie,
La musique, la danse et l’outrageuse poésie.
Tout ce que tu craches, tout ce que tu hais,
Toi dont le visage est, semble-t-il, si laid,
Qu’il interdit toute ébauche d’esquisse du moindre portrait,
Offrant à la caricature toute la saveur de ses attraits.
Je suis un profête de la légèreté du rire
Et, dans les cascades de mes délires,
Aussi loin que je les puisse mener,
Il n’y a que l’amour que j’entende résonner.
Et de cet amour immense,
Résultent les plus folles déviances,
La liberté et la fraternité,
L’égalité, la laïcité et l’insultante gaieté.
Tout ce que tu vomis, tout ce qui te terrorise,
Toi dont le message, semble-t-il, théorise,
L’éradication de toute pensée différente
Par les carnages assoiffés de nuées innocentes.
Je suis un profête de l’irrévérence
Et, dans l’extase de mes transes,
Aussi loin qu’elles puissent m’emporter,
Il n’y a que le respect que je sache déceler.
Et de ce respect de pure évidence,
Découle, dans un flot d’arrogance,
Le courage résolu des petites vertus,
Qui triomphe toujours des dictats absolus.
Tous les prêches en ton nom dont les bombes sont les fientes,
Toute l’écume de leur rage, semble-t-il, incandescente,
T’engrossent, jour après jour, de cet effarant dilemme,
De cette progéniture obscène qui crie son nom : blasphème !